vendredi 3 juillet 2009

des circoncisions ratées tuent 31 adolescents

Trente-et-un adolescents sont décédés en Afrique du Sud de complications nées de la pratique traditionnelle des circoncisions censée les faire entrer dans le monde des adultes, a-t-on appris vendredi de sources officielles.

«Depuis le début du mois de juin, deux décès sont enregistrés quasiment tous les jours», a déclaré à l'AFP un porte-parole du département de la Santé de la province du Cap Oriental, Sizwe Kupelo. «C'est une situation sinistre que nous devons affronter tous les ans et le département de la Santé a dû sauver des centaines de garçons de centres administrés par des chirurgiens sans scrupules», a-t-il dit.

Selon les autorités sanitaires, les principales causes de mortalité de cette pratique surtout concentrée dans la région du Transkei, dans cette province, sont la déshydratation, l'hypothermie et un saignement excessif des jeunes circoncis, qui sont souvent traités trop tard.

La circoncision traditionnelle en Afrique du Sud est pratiquée surtout sur les adolescents âgés de 15 à 18 ans majoritairement au sein de l'ethnie Xhosa, celle des anciens présidents Thabo Mbeki et Nelson Mandela. Ce dernier a décrit sa propre expérience et les souffrances endurées dans son autobiographie «Un long chemin vers la Liberté».


Les candidats vivent durant un mois isolés dans la savane, le corps nu peint en blanc, et apprennent les valeurs sociales et morales tout en devant maîtriser leur douleur de l'ablation à vif de leur prépuce, pratiquée avec des instruments traditionnels. L'un d'eux avait été hospitalisé d'urgence le mois dernier avec un pénis gangrené.

M. Kupelo a indiqué les décès dus à cette pratique étaient en diminution. Mais les «garçons continuent à mourir et il y a des pics à certaines saisons», a-t-il regretté.

Durant l'hiver 2008, 24 jeunes sont morts et quelque 535 autres ont été hospitalisés après une initiation ratée. Certains, beaucoup trop jeunes pour cette rude expérience, âgés de 13 ans, sont pourtant admis dans ces centres illégaux, a-t-il indiqué, alors qu'une loi stricte réglemente cette pratique depuis 2001.

Agence France-Presse
JOHANNESBURG

Aucun commentaire:

AFRIQUE EN SANTÉ