et sur la persistance des déterminants sur la stigmatisation et la discrimination envers les PVVIH
(Etudes réalisées par PPSAC/OCEAC).
Conformément aux recommandations des 3èmes assises du Groupe Consultatif Régional de Suivi (GCRS 3) du Projet de Prévention VIH-SIDA en Afrique Centrale (PPSAC), une tournée de restitution des études comportementales (CAP 2006-2007) et sur la persistance des déterminants sur la stigmatisation et la discrimination envers les PVVIH (S&D) s’est déroulée du 13 au 20 juin 2008 dans les pays de l’étude couverts par PPSAC, à savoir le Cameroun, la RCA et le Tchad.
L’étape du Cameroun a eu lieu le 13 juin 2008 à Yaoundé dans la salle de conférence de l’OCEAC et a connu la participation du MSP, du CNLS, des Réseaux et Associations de PPVIH, des Organisations du système des Nations Unies, des Organisations bilatérales et des ONG et autres partenaires impliqués dans la lutte contre la stigmatisation et la discrimination envers les PVVIH au Cameroun.
Sur les études comportementales en 2006-2007 au Cameroun, il ressort entre autres que :
Le niveau de connaissances générales sur le Sida est assez élevé dans tous les groupes cibles. Quelque soit le groupe cible, au moins 3 sujets sur 5 citent simultanément les 3 méthodes de prévention de la maladie
En revanche, les croyances erronées sur la maladie persistent et impactent négativement sur la connaissance complète de la maladie qui se situe entre 28% (chez les hommes) et 31% (chez les femmes) dans tous les groupes cibles
Par ailleurs, l’attitude positive à l’égard des PVVIH est très peu répandue, et les femmes se révèlent être les moins tolérantes à l’endroit de ces personnes (8% vs 13% des hommes dans la population générale).
Le test de dépistage du VIH n’est pas encore un réflexe courant au sein de la population générale, où à peine la moitié des femmes et 38% des hommes seulement l’ont réalisé aux moins une fois au cours de leur vie. Les camionneurs et leurs partenaires semblent néanmoins relativement moins réticents à se faire dépister (respectivement 58% et 67% l’ont fait au moins une fois dans la vie).
Toutefois, l’observation du comportement sur les 12 derniers mois révèle que, quelque soit le groupe cible, le retrait des résultats est quasi-systématique une fois que le test est effectué.
L’exploration de la consommation des certaines substances psychotropes révèle, que l’alcoolisme est très répandu au Cameroun (43% des femmes et 50% des hommes).
En outre, bien que d’apparence marginale, le tabagisme (3% des femmes et 20% des hommes)
La consommation des drogues dures (0,4% des femmes et 3% des hommes) constitue un réel fléau. Les préadolescents, particulièrement les garçons, ne sont pas en reste, puisque 0,4% ont déjà essayé les drogues dures, et 1,2% la cigarette et 11% les boissons alcoolisées.
L’expérimentation de la sexualité s’établit au plus tard à 17 ans pour la moitié des hommes et des femmes.
Au moins les 3/5e des sujets dans la population générale, et bien plus dans les groupes spécifiques, trouvent le prix du préservatif du marketing social abordable.
Chez les camionneurs et leurs partenaires, seulement 22% et 23% respectivement déclarent utiliser systématiquement le condom lors de tels types de rapports sexuels. Ces chiffres sont néanmoins moins alarmants dans la population générale (44% des femmes et 58% des hommes
Concernant les résultats sur les causes de la persistance de la S&D, on retient entre autres que :
La S&D a été mise en exergue par une diversité de manifestations, Il est aussi apparu constant que les personnes de sexe féminin étaient celles les plus visées par ces actes de S&D. Les auteurs de ces actes sont surtout issus du cercle familial des victimes. Cette typologie a été commune à tous les milieux.
Cinq types de facteurs et conditions transcendant les divers microcosmes sociaux ont été mis en évidence dont : (1) les facteurs/conditions objectaux (épidémiologie du VIH/SIDA ; incurabilité, séropositivité, état du malade…); (2) les facteurs/conditions personnels (crise d’identité, auto- stigmatisation, tares psychique, dépendance socio-économique…); (3) les facteurs/conditions pratiques ; (4) les facteurs/conditions juridiques et socioéconomiques (cadre juridique défavorable, faible accès aux services de justice, impunités des contrevenants, pauvreté, improductivité, faiblesse du statut socio économique); (5) les facteurs sociaux et culturels et genre (tabous, ignorance, croyance et perceptions erronées, sentiment d’impuissance et d’agression de la société indigène, pratiques punitives/expiatoires contre le PVVIH et le VIH/SIDA, inégalités sociales, pressions sociales…).
Des recommandations pratiques pour une réduction de ce fléau au Cameroun ont été suggérées après avoir parcouru les bonnes pratiques qui ont cours en ce moment au Cameroun et qui ont eu déjà un impact sur la S&D.
En complément à cette étude un volet a traité des « Faits, Images, Messages » (FIM) qui entretiennent dans nos milieux la S&D. Il ressort de ce volet que :
L’impact souhaité des supports d’IEC sur les cibles n’est pas forcément celui obtenu. L’effet du paradoxe en faisant irruption dans le rapport concepteurs-récepteurs des messages et slogans anti-sida, transforme la communication autour de la question du VIH/sida en une véritable confrontation d’opinions.
Dans l’optique de donner au VIH-SIDA des images fortes susceptibles d’impulser la prévention, les Promoteurs/IEC ont mis sur le marché des images qui nouent et enracinent la S&D.
Certains messages et images produits en abondance sur le VIH/sida incitent au rejet du sida et à l’hostilité vis-à-vis des personnes infectées, bloquent la demande des services de prévention et de traitement car celles-ci reposent essentiellement sur une vision fataliste de la maladie.
Malgré l’autocritique, les images/messages de la deuxième génération sur le VIH sont encore marquées par les attitudes péjoratives sur le VIH-SIDA qui avaient inspiré les concepteurs de la première génération alors que le contexte épidémiologique est largement dépassé.
Dr Emmanuel Gbaguidi Pour toutes informations contacter : eac_gbaguidi@yahoo.fr
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Source : OCCGEAC
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