mercredi 14 mai 2008

Pauvreté et instabilité entravent les progrès sanitaires en Afrique, selon l'OMS

La pauvreté, l'instabilité politique et le manque de personnel qualifié font partie des fardeaux qui entravent les progrès sanitaires en Afrique, a estimé lundi l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à l'ouverture d'une conférence internationale sur la santé à Ouagadougou.

"Les systèmes de santé actuels dans la région (Afrique) ne parviennent pas à remplir de façon optimale leur fonction de gouvernance, de production et de gestion des ressources humaines, de financement de la santé et de prestations de soins de qualité", a déclaré le docteur Luis Gomes Sambo, directeur du bureau régional de l'OMS pour l'Afrique.

Pourtant, des efforts sont déployés dans beaucoup de pays du continent pour l'accès aux services de santé, selon l'OMS, qui organise durant trois jours cette conférence sur "les soins de santé primaires et les systèmes de santé en Afrique".

Parmi "les raisons des dysfonctionnements" des systèmes de santé, le Dr Sambo a notamment cité "les programmes d'ajustement structurels des années 1980, le poids de la dette extérieure, les crises politiques entraînant des mouvements de population".

Des facteurs internes au secteur de la santé interviennent également, dont les capacités insuffisantes à planifier et gérer, "la forte déperdition en personnel de santé, leur démotivation et leur faible engagement du fait des conditions de vie et de travail souvent difficiles", a-t-il poursuivi.

Il a également souligné "la fragmentation de l'aide extérieure et l'insuffisance de la coordination de l'action des partenaires".

Le président burkinabè Blaise Compaoré, hôte de cette conférence internationale, a de son côté présenté les performances enregistrées par son pays ces dernières années en matière de santé.

Selon lui, le Burkina Faso est passé d'un centre de santé pour 25.000 habitants en 1985 à un centre pour 9.800 personnes en 2007.

Le taux de prévalence au VIH-sida, qui y était de 7,14% en 1997, a baissé à 2% en 2006 tandis que la maladie du ver de Guinée, l'onchocercose et la poliomyélite y sont devenues des maladies en "voie d'élimination", s'est-il félicité.

Il a ajouté que le pays consacrait en 2008 15% de son budget à la Santé (contre 7% en 1999).

Selon les organisateurs, plus de 300 délégués venus des 46 pays membres de l'OMS/Afrique prennent part à cette conférence, en collaboration avec le gouvernement burkinabè, les Fonds des Nations unies pour l'enfance et pour la population (Unicef, FNUAP), la Banque mondiale (BM) et la Banque africaine de développement (BAD).

Parmi les thèmes des travaux qui s'achèvent mercredi, figurent la gestion des systèmes de santé, les ressources humaines et le financement de la santé en Afrique.

BURKINA FASO - 28 avril 2008
Jeune Afrique

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