samedi 23 août 2008

Les inondations à l'origine de risques majeurs pour la santé en Afrique de l'Ouest


Les inondations en Afrique de l'Ouest aggravent les risques pour la santé de millions de personnes et l'impact de la crise provoquée par l'augmentation des prix des produits alimentaires. Une aide internationale s'impose car les pluies abondantes qui devraient durer jusqu'en septembre pourraient exacerber la menace du paludisme, des diarrhées et d'autres maladies transmissibles potentiellement mortelles.

Comme l'a souligné le Docteur Eric Laroche, Sous-Directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé chargé du groupe Interventions sanitaires en cas de crise, « les inondations annuelles en Afrique de l'Ouest s'accompagnent non seulement de la menace des maladies à support vectoriel et des maladies transmissibles mais accroissent le risque de décès pour les personnes déjà malnutries à cause du prix des denrées alimentaires.

Le Bénin, le Togo, le Niger, le Mali, la Mauritanie et le Burkina Faso ont besoin d'une aide d'urgence. Les inondations ont provoqué d'importants dégâts aux ponts, aux routes, aux chemins de fer et à d'autres moyens d'infrastructures essentiels pour fournir les services de santé et assurer l'acheminement des secours. La Sierra Leone, le Libéria et la Guinée-Bissau ont également subi des dégâts pendant la saison des pluies.

L'OMS réagit en fournissant des médicaments essentiels et en évaluant l'état de santé des populations vulnérables - en particulier des enfants, des femmes et des personnes âgées - et contribue à récolter des fonds essentiels pour l'aide humanitaire. Quelque US $418 millions ont été demandés pour l'appel global pour l'Afrique de l'Ouest en 2008 dont US $76 millions au titre des soins de santé d'urgence. Jusqu'ici 22 % seulement des besoins de financement pour la santé ont été couverts.

Les maladies transmissibles endémiques et épidémiques sont courantes en Afrique de l'Ouest, le paludisme étant la principale cause de morbidité et de mortalité dans la région. La méningite, le choléra et la fièvre jaune font également de nombreuses victimes chaque année, provoquant d'immenses souffrances. Les inondations vont encore aggraver les difficultés pour le secteur de la santé, et notamment pour les soins apportés aux quelque 5 millions de personnes vivant avec le VIH/sida dans la région.

La destruction des terres agricoles et les dégâts aux récoltes aggravent la crise de la sécurité alimentaire dans la région. Plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest figurent parmi les 21 considérés par l'OMS comme les plus menacés par la crise alimentaire. Le Niger, le Mali et le Burkina Faso dépassent le seuil d'urgence mondial de la malnutrition, avec plus de 10 % des enfants âgés de moins de cinq ans atteints de malnutrition aigüe et plus de 40 % de malnutrition chronique.

La malnutrition aigüe progresse rapidement dans les populations vulnérables, entraînant une perte de poids rapide avec un accroissement du risque de décès alors que la malnutrition chronique qui provoque le rabougrissement se développe sur une plus longue période et affecte la taille et la capacité d'assimilation de ceux qui en sont atteints.

Au Bénin, les inondations de 2008 ont déplacé au moins 150 000 personnes et ravivé les craintes du paludisme, des maladies diarrhéiques et des infections respiratoires, surtout chez l'enfant. L'OMS contribue à fournir de l'eau potable et à assurer un assainissement adéquat, à distribuer des moustiquaires de lit et des médicaments essentiels et à entreprendre la vaccination antirougeoleuse de l'enfant. Pas moins de 24 000 personnes ont été déplacées au Niger et 12 000 au Togo.


News Press 22/08/2008

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